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LE MONDE PROFESSIONNEL

Combien gagnent les fundraisers ?

Etude

FUNDRAISING / REMUNERATION

Pour inaugurer le lancement de notre Observatoire sur les métiers et les pratiques managériales dans le secteur de l’ESS, YourVoice a conduit en partenariat avec l’Association Française des Fundraisers une étude sur les rémunérations des métiers du fundraising.
L’ambition portée est double : permettre aux fundraisers de mieux se positionner dans leur profession et aux employeurs d’améliorer leur compréhension des enjeux du marché.

La profession de fundraiser présente de nombreux particularismes au sein de l’ESS ; ces professionnels ont fait le choix de s’engager pour l’intérêt général tout en reprenant l’esprit du monde marchand afin de lever les fonds nécessaires à la conduite de la mission sociale de leur organisation ainsi qu’à son fonctionnement interne. Toutefois, la question salariale reste encore un tabou pour de nombreuses structures, en raison d’une culture ou d’un historique qui leur est propre. Alors que ces métiers sont attendus sur leurs résultats, le calcul de la rémunération ne suit pas la même logique que leurs homologues commerciaux ou marketing dans le secteur corporate : la profession est régie par des règles déontologiques et il n’est ainsi pas concevable de percevoir une rémunération calculée au pourcentage des montants collectés.

Dans le monde associatif, l’ESS en général, certains employeurs mettent encore l’accent sur le sens du projet ou de la cause, et ce « supplément d’âme » qui viendrait légitimer des salaires inférieurs.

Alors, quels critères permettent de déterminer les niveaux de rémunération des fundraisers ?
> En toute logique, nous retrouvons le niveau hiérarchique avec un salaire médian de 55 k€ pour les Directeurs du développement des ressources et de 35 k€ pour les chargés de mécénat ;
> La dimension managériale est un facteur influent, selon que l’on manage ou pas, et selon la taille de l’équipe managée : pour les Directeurs du développement des ressources, le salaire médian est de 52 k€ avec une équipe de 1 à 6 collaborateurs et de 65 k€ au-dessus, pour les responsables marketing relationnel, le revenu médian est de 47 k€ jusqu’à 7 équipiers, 60 k€ au-delà ;
> Le secteur d’activité présente un écart très significatif entre un premier groupe composé des secteurs de la solidarité (action sociale, humanitaire, défense de causes), et de la culture et un second regroupant l’enseignement supérieur, la recherche et la santé. Alors que les fundraisers issus du premier groupe représentent 75% du panel, les fundraisers du second déclarent un salaire médian de 48 k€ contre 42 k€ pour le premier. Ces écarts suivent les différences organiques des différents secteurs où s’exercent le fundraising ;
> Là encore sans surprise nous retrouvons la région d’exercice : à l’image du secteur marchand, les salaires pratiqués en Ile-de-France sont supérieurs de 13% par rapport à ceux en région ;
> La taille de l’organisation impacte, dans une moindre mesure, les rémunérations notamment au sein des organisations de plus de 250 salariés ou dotées d’un budget supérieur à 20M€.

Plusieurs éléments n’ont pas manqué de nous étonner :
> 25% des répondants déclarent percevoir une part variable, certainement reçue de manière collective ;
> En dépit d’un panel composé à 80% de femmes, les hommes sont en moyenne mieux rémunérés de 16% et particulièrement au sein des postes à responsabilité et en direction.

Dans le cadre de ses missions de recrutement, les consultants de YourVoice se font fort de confronter les attendus en termes de profil de ses clients aux attentes des candidats, dont le salaire n’est pas l’unique préoccupation. Les arguments d’attractivité pour recruter des fundraisers doivent être tirés d’une politique sociale plus globale qui prend aussi en compte le besoin d’autonomie et d’évolution professionnelle.

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